Nouveau défi pour les viticulteurs
Septembre 2022
Il est temps de se préparer à la nouvelle réglementation !
Celle relative à l'évolution de l'étiquetage des vins avec de nouvelles obligations comme la mention de la valeur nutritionnelle et la liste des ingrédients.
De combien de temps disposez-vous pour répondre à ces nouvelles directives ? Quelles solutions sont proposées ?
Pression des associations de consommateurs, augmentation constante de personnes souffrant d’allergies, crises sanitaires à succession, la sécurité alimentaire devient un sujet incontournable. Jusqu'alors les vins échappaient aux obligations des produits alimentaires d’indiquer sur l’étiquette les additifs, les allergènes ou encore les informations nutritionnelles mais cette situation d’exception touchera bientôt à sa fin.
Le compte à rebours est parti et après cette saison des vendanges il restera à peine un peu plus d’un an aux viticulteurs pour se mettre en conformité avec le nouveau règlement européen dans le cadre de la réforme de la PAC.
Que dit-il ?
Après le 8 décembre 2023 le règlement (UE) 2021/2117 modifie les règles d'étiquetage des vins et des vins aromatisés et rend obligatoire la communication de la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle de ces produits
Cette grande réforme de l’étiquetage des boissons alcoolisées concerne toutes les bouteilles qui sont vendues au sein de l’Union Européenne, elle harmonise ainsi les règles dans tous les pays.
-A RETENIR-
Pour éviter toute mauvaise interprétation, le règlement européen n°1169/2011 est très clair sur la définition de l’ingrédient. Il s’agit de toute substance ou tout produit contenu dans le vin, y compris les arômes, les additifs et les enzymes alimentaires, ou tout constituant d’un ingrédient composé. Ces derniers doivent avoir été utilisés pour fabriquer le vin et être encore présents dans le produit fini, même sous une forme modifiée. A savoir que les résidus ne sont pas considérés comme des ingrédients.
Le règlement (UE) 2019/934 du 12 mars 2019 liste les pratiques œnologiques autorisées, et leur classement comme additif ou auxiliaire technologique. Seuls les additifs sont soumis à l’étiquetage.
Sous quelle forme l’information doit-t-elle être disponible ?
Il est autorisé, sous certaines conditions, de donner cette information à l’aide d’une étiquette électronique (accessible par un QR CODE) ou e-label. Si le viticulteur veut indiquer la liste des ingrédients sur une étiquette électronique, il devra cependant indiquer sur l’étiquette physique la présence de substances allergéniques. Si l’information nutritionnelle est indiquée sur la e-label, le viticulteur devra indiquer la valeur énergétique de 100ml de vin ou de vin aromatisé sur l’étiquette physique de la bouteille (possibilité d’utiliser le symbole « E » comme « énergie »).
On peut également faire le choix d’afficher les ingrédients et la déclaration nutritionnelle sur l’emballage ou sur une étiquette jointe à celui-ci.
Quand le digital prend tout son sens
Pour rendre l’information plus lisible l’étiquetage digitalisé facilite le processus. Le système d'étiquette électronique, à partir d'un QR code permettra de ne pas surcharger les contre-étiquettes et de répondre aux nouvelles obligations pour la commercialisation sur les marchés européens.
Concrètement, un QR code est généré pour chaque bouteille et imprimé sur l’étiquette. Le consommateur n’a qu’à scanner le code pour accéder à une page web et consulter l’ensemble des informations, dans sa langue :
- Les données nutritionnelles,
- Les conseils de consommation,
- La liste des ingrédients,
- Les démarches durables.
Et côté consommateur, quels bénéfices?
- Vers plus de transparence
Le consommateur pourra voir s'il y a des sulfites ajoutés ou encore de l'acide citrique.
Toutes les informations sur l'apport énergétique seront disponibles.
Le point de vue des consommateurs
Pour un vin connu et apprécié, ils sont 46% à déclarer que leur avis restera inchangé suite à l'étiquetage. 62% achèteraient probablement à nouveau ce vin. Et face à un vin inconnu, à découvrir, 47% des sondés seraient prêts à l'acheter même si l'étiquette mentionne la présence de sulfites.
Globalement, la tendance générale qui ressort du sondage est l'incertitude. Les consommateurs ne rejettent pas l'étiquette mais ont encore du mal à se prononcer clairement sur leur ressenti. Toutefois, ils semblent tout de même rassurés par la transparence, à condition que la liste d'ingrédients soit plutôt courte. Les additifs à connotation "chimique" sont moins bien acceptés à première vue mais le fait d'expliquer leur utilité pourrait pallier le problème.
Etiquette de vin aujourd'hui (devant)
La présence d'allergènes: le principe est que les substances allergènes doivent être mentionnées dans l'étiquetage des vins dès lors qu'elles sont détectables. L'étiquetage est obligatoire lorsque les sulfites sont présents en quantité supérieure à 10 mg/l.
Etiquette de vin demain (au dos)?